Dans un communiqué cinglant, l’Union Nationale pour le Développement et le Renouveau (UNDR) s’est insurgée contre les « résultats grotesques » des élections législatives et locales du 29 décembre 2024. Accusations d’irrégularités, dénonciation d’une mascarade électorale, critique du régime en place… l’indignation affichée est spectaculaire. Pourtant, difficile de ne pas y voir une forme d’ironie : le réveil démocratique tardif de l’UNDR suscite bien des interrogations.

Pendant des années, le parti a côtoyé les arcanes du pouvoir, se contentant d’une place confortable dans l’appareil politique. Les abus et manipulations électorales n’étaient alors que des « détails » tolérables, pourvu que les bénéfices politiques soient au rendez-vous. Mais aujourd’hui, l’UNDR élève la voix, non pas par principe, mais bien parce qu’elle se retrouve écartée de la table des négociations.

L’appel du parti à saisir le Conseil constitutionnel, perçu par beaucoup comme un rouage docile du pouvoir en place, apparaît davantage comme une manœuvre de façade qu’une réelle tentative de changement. Il s’agit moins d’une quête de justice que d’une mise en scène soigneusement orchestrée pour sauver les apparences.

Cette situation met en lumière un paradoxe évident : l’UNDR, tout en dénonçant un système qu’elle a longtemps cautionné, se présente comme une victime du même jeu politique auquel elle a participé. Peut-être est-il temps pour le parti de se livrer à une introspection sincère sur ses propres contradictions.

En fin de compte, la leçon est amère : dans le théâtre politique tchadien, les alliances de circonstance et les compromis finissent toujours par dévoiler leurs limites. L’UNDR en fait aujourd’hui l’expérience, et son communiqué résonne moins comme un cri de révolte que comme un aveu d’échec.

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