
La tension monte dans la région sahélienne alors que l’Alliance des États du Sahel (AES), regroupant le Mali, le Niger et le Burkina Faso, se prépare à un éventuel affrontement direct avec des forces extérieures. Le collège des chefs d’État de l’AES a récemment décrété l’état d’alerte maximale pour les forces de défense et de sécurité, tout en désignant l’ensemble de leur espace confédéral comme théâtre unique des opérations militaires.
Dans un contexte où les relations entre l’AES et la France, soutenue par la CEDEAO, sont de plus en plus conflictuelles, cet avertissement semble être une réponse à des manœuvres perçues comme hostiles. Les autorités des trois pays appellent leurs populations à une vigilance extrême et à dénoncer tout mouvement suspect qui pourrait nuire à la sécurité nationale.
Le Bénin et le Nigeria, deux membres influents de la CEDEAO, sont explicitement pointés du doigt par l’AES, accusés de servir de bases arrière pour des opérations terroristes en préparation, sous la direction supposée de la France. Cette accusation, si elle est avérée, marque une escalade sans précédent dans la confrontation entre ces blocs régionaux, et souligne une méfiance profonde à l’égard des stratégies françaises en Afrique de l’Ouest.
L’AES, depuis sa création, s’affirme comme une alternative souverainiste face à l’ingérence étrangère et aux sanctions imposées par la CEDEAO. La mise en alerte des forces de sécurité et la mobilisation générale des populations traduisent une volonté claire de défendre cette souveraineté à tout prix, même au risque d’une confrontation armée.
Cependant, cette montée en puissance des tensions pose une question cruciale : une guerre est-elle réellement imminente ? Alors que les déclarations officielles se multiplient, les marges de négociation semblent se réduire. Une telle escalade pourrait non seulement déstabiliser davantage la région, mais aussi entraîner des conséquences graves pour des millions de civils déjà éprouvés par les conflits et les crises économiques.
Alors que les regards du monde sont braqués sur cette région stratégique, les prochains jours seront déterminants pour l’avenir du Sahel et l’équilibre géopolitique en Afrique de l’Ouest. La guerre se profile-t-elle à l’horizon ou reste-t-il encore une chance pour la diplomatie ? L’AES et ses adversaires devront répondre à cette question dans un contexte de plus en plus explosif.