La Cité des Chefs d’État à Bangui a servi, ce mardi 7 octobre 2025, de cadre à la troisième rencontre dédiée à la mise en œuvre de l’Article 5, alinéa D, de l’Accord Politique pour la Paix et la Réconciliation en République centrafricaine (APPR-RCA). Présidée par le Chef de l’État, Faustin Archange Touadéra, la cérémonie a réuni autour de lui le Premier Ministre Félix Moloua, le Premier Vice-Président de l’Assemblée Nationale Evariste Ngamana, le Ministre d’État en charge du DDRR Jean Willybiro Sacko, ainsi que plusieurs membres du gouvernement, diplomates et représentants des partenaires internationaux garants de l’Accord.
Au cours de cette session solennelle, deux groupes armés signataires de l’APPR-RCA les Anti-Balaka aile Ngaïssona et la Révolution et Justice (RJ) de Sayo ont officiellement annoncé leur dissolution complète sur toute l’étendue du territoire. Un moment symbolique, salué par le Ministre d’État Jean Willybiro Sacko, qui a félicité les signataires pour « leur courage et leur volonté de mettre fin définitivement à la spirale de la violence », rappelant que l’Accord impose aux groupes armés de reconnaître l’autorité des institutions légitimes et d’abandonner toute activité militaire.
Prenant la parole, Armel Mingatoloum Sayo, chef du mouvement RJ, a exprimé le repentir de son groupe pour les souffrances infligées au peuple centrafricain, tout en réaffirmant son engagement pour la paix et la réconciliation nationale. Son homologue, Dieudonné Ndomaté, représentant l’aile Ngaïssona des Anti-Balaka, a pour sa part reconnu les frustrations nées de la Constitution de 2023, tout en confirmant la dissolution totale de son mouvement et sa fidélité à l’unité nationale. Les deux groupes ont remis leurs rapports d’autodissolution au Président de la République, en présence du Premier Ministre et des garants de l’Accord.
Dans son allocution, le Président Touadéra a salué « un geste fort et historique qui traduit la maturité politique et la responsabilité des anciens combattants ». Il a annoncé que la majorité des membres de ces mouvements ont déjà déposé les armes et réintégré la vie civile ou les forces nationales de sécurité. Avec ces deux nouvelles dissolutions, onze groupes armés au total ont choisi de tourner la page de la guerre. Le Chef de l’État a exhorté les autres mouvements encore actifs à emboîter le pas, affirmant que « la paix n’est pas une option, mais une nécessité pour reconstruire la Centrafrique ».
