Les autorités burkinabè ont officiellement dissous l’Association des Journalistes du Burkina Faso (AJB), invoquant une non-conformité aux dispositions de la loi de 2015 sur les associations. Selon le ministre de l’Administration territoriale, Émile Zerbo, l’organisation est considérée comme dissoute depuis 2019.

Cette annonce intervient dans un contexte où la liberté de la presse est de plus en plus menacée. La veille de cette décision, Guézouma Sanogo et Boukari Ouoba, respectivement président et vice-président de l’AJB, ont été appréhendés par des individus se présentant comme des agents du renseignement burkinabè. Ces interpellations font suite à leurs déclarations dénonçant des restrictions sans précédent sur la liberté d’expression depuis l’arrivée au pouvoir du capitaine Ibrahim Traoré.

Sadibou Marong, directeur du bureau Afrique de l’Ouest de Reporters sans frontières (RSF), observe une intensification des pressions sur les journalistes. Il rappelle que si les menaces étaient autrefois voilées, elles se traduisent aujourd’hui par des enlèvements en plein jour. Serge Oulon et Adama Bayal en ont été victimes, l’un arrêté à l’aube à son domicile, l’autre en pleine circulation.
Pour RSF, ces méthodes traduisent une volonté manifeste des autorités militaires de rétrécir l’espace public et de museler les voix critiques, aggravant ainsi la crise de la liberté de la presse au Burkina Faso.

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