
Conformément aux principes énoncés dans la Constitution de la 5ᵉ République, le chef de l’État est censé incarner une figure au-dessus des intérêts partisans, garantissant ainsi l’équilibre entre les diverses sensibilités politiques du pays. Cependant, sa récente implication directe dans l’arène politique, marquée par un engagement ouvertement partisan, suscite de vives inquiétudes.
En signant un document convoquant le congrès d’un parti politique, le président semble franchir une ligne rouge, en contradiction avec l’article 77-2 de la Constitution, qui stipule que les fonctions de Président de la République sont incompatibles avec toute activité au sein d’un parti politique ou d’une organisation syndicale. Cette posture fragilise non seulement le pluralisme politique, mais elle renforce également un sentiment d’exclusion parmi les citoyens qui ne se reconnaissent pas dans le Mouvement Patriotique du Salut (MPS).
Cette situation soulèveun vrai débat: vers quelle direction s’oriente le Tchad, alors que le garant de l’unité nationale semble abandonner sa neutralité pour un engagement partisan ostentatoire ? Une clarification et un retour au respect strict des dispositions constitutionnelles apparaissent indispensables pour préserver la confiance des Tchadiens et l’équilibre démocratique.