Le climat politique au Tchad traverse une phase particulièrement tumultueuse, alors que le président Mahamat Idriss Deby ITNO et ses alliés peinent à consolider leur position face à une opposition de plus en plus déterminée.
Selon Max Kemkoye, figure de l’opposition et président du parti Union des Démocrates pour le Développement et le Progrès (UDP), la coalition gouvernementale vacille, et la stratégie actuelle de ralliement menée par la présidence semble vouée à l’échec.
Une alliance sur le fil du rasoir
En réaction à la constitution d’une nouvelle alliance à la présidence, Kemkoye met en garde contre une implosion inévitable si des mesures fortes ne sont pas prises.
L’appel lancé aux anciens membres de la « Coalition pour un Tchad uni » pour venir signer cette alliance ne serait, selon lui, qu’une tentative vaine de renforcer une structure déjà fragilisée. La fracture entre les différents acteurs politiques est patente, notamment avec des conflits internes où « la base s’oppose à la hiérarchie », illustrant une désunion de plus en plus marquée au sein de la coalition au pouvoir.
Un processus électoral vivement contesté
Pour éviter ce qu’il qualifie de « chute inévitable », Max Kemkoye propose trois solutions immédiates : suspendre le processus actuel, ouvrir des discussions avec l’opposition, et fixer de nouvelles perspectives électorales consensuelles. Cette proposition sous-entend une critique sévère du processus électoral en cours, qui, selon lui, n’offre pas de garanties démocratiques suffisantes. Dans une déclaration cinglante, il prévient qu’une poursuite de cette voie pourrait conduire le Tchad vers une implosion politique inévitable.
Des dissensions internes et un malaise général
Les tensions s’intensifient également au sein de la base de soutien traditionnel du pouvoir. Les désaccords entre la hiérarchie et les militants de base, les chefs traditionnels, et les choix de candidats imposés depuis N’Djamena créent un mécontentement généralisé. Dans ce climat de discorde, l’autorité des sultans et des chefs cantonaux est également remise en question, et plusieurs ex-membres de la coalition, abandonnés dans le processus, choisissent désormais de se retourner contre l’alliance présidentielle.
Kemkoye va jusqu’à décrire la coalition au pouvoir comme un « édifice construit sur du sable mouvant », qui pourrait s’effondrer à la moindre secousse. Selon lui, l’alliance, dans sa configuration actuelle, n’est pas en mesure de répondre aux aspirations de stabilité politique et de paix du pays.
Un appel à un changement de cap urgent
Les recommandations de Kemkoye reflètent une position ferme de l’opposition qui souhaite un processus électoral transparent et équitable, et qui appelle à des discussions inclusives pour établir des fondations démocratiques solides. Ce message, qu’il adresse aux hautes autorités tchadiennes, prend ainsi des allures de dernier avertissement.
À bon entendeur, la conclusion est claire : si les dirigeants actuels ne parviennent pas à réformer leur approche politique, le Tchad risque une période d’instabilité sans précédent. Dans un contexte où les appels au boycott et les manifestations contre le pouvoir en place se multiplient, le besoin de solutions consensuelles se fait de plus en plus pressant pour éviter une crise politique profonde.