
La débâcle du candidat tchadien Abbas Mahamat Tolli à la présidence de la Banque Africaine de Développement, avec un score dérisoire de 0,58 %, est le symbole accablant de l’effondrement de notre diplomatie. M. Tolli, pourtant nanti d’un parcours prestigieux et d’une expertise reconnue, présentait objectivement un profil bien plus étoffé que celui même de son concurrent mauritanien élu. Mais hélas, les compétences individuelles ne suffisent plus lorsque l’appareil diplomatique d’un pays est en ruine.
Ce revers humiliant met à nu l’isolement croissant du Tchad sur la scène continentale, fruit d’une gouvernance en déclin et autoréférentielle, instaurée par le régime dynastique en place. Jadis respectée, notre diplomatie est aujourd’hui l’ombre d’elle-même : sans cap, sans alliances solides, incapable de faire valoir les intérêts du pays dans les instances internationales.
Il est temps d’ouvrir les yeux. La chute de notre influence extérieure reflète fidèlement la crise institutionnelle intérieure. Le Tchad mérite mieux qu’un pouvoir qui confond ses intérêts avec ceux de la nation, sacrifiant l’avenir collectif à sa seule survie. Il est urgent de redonner à notre diplomatie ses lettres de noblesse, par une gouvernance légitime, visionnaire et portée par l’intérêt général.
Zakaria Adam Zakaria Coordonnateur national Wakit Tama – Section politique