L’organisation internationale Human Rights Watch (HRW) a vivement condamné l’arrestation, le 16 mai 2025, de Succès Masra, ancien Premier ministre et leader du parti d’opposition Les Transformateurs, interpellé à son domicile à N’Djamena par les forces de sécurité. HRW redoute une intensification de la répression contre les voix dissidentes, appelant à la libération immédiate de Masra s’il n’est pas poursuivi pour une infraction crédible. Bien que les autorités l’accusent d’« incitation à la haine » à la suite de violences meurtrières survenues dans le Logone-Occidental, l’organisation souligne que le chef de l’opposition avait publiquement condamné les événements et exprimé sa solidarité avec les victimes. HRW insiste sur le droit des partis politiques à s’exprimer librement sans craindre d’être arrêtés ou réduits au silence.
Human Rights Watch alerte depuis plusieurs années sur la dérive autoritaire au Tchad, marquée par une restriction croissante de l’espace civique. L’organisation documente des cas répétés de répression violente : usage excessif de la force lors des manifestations, détentions arbitraires, torture de prisonniers, et intimidations systématiques contre les opposants et les journalistes. Elle rappelle que depuis la prise de pouvoir de Mahamat Idriss Déby en 2021, les autorités ont à plusieurs reprises bafoué les droits fondamentaux et étouffé toute forme de contestation, notamment autour des élections de 2024. Pour HRW, cette arrestation confirme la volonté du pouvoir en place de neutraliser toute opposition politique au moyen de méthodes coercitives.
