Dans un contexte marqué par des tensions judiciaires et des décisions controversées, l’Ordre des avocats du Tchad a tenu un point de presse ce jeudi 13 mars 2025 pour dénoncer ce qu’il qualifie d’« ingérence » et de « dysfonctionnements graves » au sein de la justice tchadienne.

Le bâtonnier Me Djerandi Laguerre Dionro, au nom du barreau, a exprimé son inquiétude face à certaines décisions de la Cour suprême, qu’il estime entachées d’irrégularités. Il pointe notamment du doigt une ordonnance récente qui remet en cause la légitimité de décisions judiciaires pourtant rendues en conformité avec la loi.

Une justice fragilisée par des interférences
L’Ordre des avocats dénonce des pressions politiques et des manipulations qui, selon lui, sapent l’indépendance du pouvoir judiciaire. « Une justice qui se veut crédible ne peut être instrumentalisée à des fins autres que celles du droit », a déclaré le bâtonnier.

Selon le barreau, des jugements sont rendus dans des conditions opaques, parfois au mépris des procédures établies, compromettant ainsi le principe fondamental de séparation des pouvoirs. L’Ordre des avocats appelle donc à une réaffirmation du respect de l’État de droit et de l’indépendance des magistrats.

Un appel au chef de l’État
Face à cette situation préoccupante, l’Ordre des avocats en appelle directement au Président de la République en sa qualité de garant de l’indépendance de la magistrature. Il l’exhorte à veiller à l’exécution des décisions de justice en toute impartialité et à s’assurer que les dérives constatées soient corrigées sans délai.

« La paix et la sécurité sont aussi et surtout tributaires des décisions de justice rendues dans le respect de la légalité », a martelé Me Djerandi Laguerre Dionro, insistant sur l’urgence de restaurer la confiance des citoyens dans l’appareil judiciaire.

Quelle issue pour la justice tchadienne ?
Alors que cette prise de position du barreau risque de susciter de vifs débats, elle met en lumière un malaise profond au sein du système judiciaire tchadien. L’issue de cette crise dépendra de la capacité des autorités à répondre aux préoccupations soulevées et à garantir une justice équitable et indépendante.

En attendant, l’Ordre des avocats du Tchad reste mobilisé et promet de poursuivre son combat pour la défense des principes fondamentaux de l’État de droit.

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