L’année 2024 aura marqué l’Afrique de son empreinte, entre crises politiques, conflits armés et défis sociétaux majeurs. Alors que le continent continue de tracer son chemin vers un avenir incertain, certains événements ont particulièrement cristallisé l’attention, notamment dans les pays du Sahel, au Sénégal et au Soudan.

Dans la région sahélienne, les bouleversements politiques se sont succédé à un rythme effréné. Le Niger, dirigé par Abdourahamane Tiani depuis le coup d’État de 2023, a poursuivi son bras de fer avec les puissances occidentales, se détachant progressivement des partenariats militaires traditionnels. Au Burkina Faso, Ibrahim Traoré a consolidé son pouvoir dans un contexte de lutte acharnée contre les groupes jihadistes qui continuent de semer la terreur. Même défi au Mali, où Assimi Goïta s’est affirmé comme un acteur central d’un Sahel en quête de souveraineté, mais toujours miné par l’insécurité et les tensions ethniques.

Le Soudan, quant à lui, s’enfonce dans un conflit meurtrier qui oppose les forces du général Al-Burhan à celles du chef paramilitaire Hemedti. Des mois de combats ont transformé le pays en une zone de désolation, marquée par des déplacements massifs de populations et une crise humanitaire sans précédent. Alors que la communauté internationale peine à coordonner une réponse efficace, les Soudanais, pris en étau, continuent de subir les conséquences tragiques de cette guerre sans fin.

Plus au sud, le Sénégal a été le théâtre de tensions politiques et sociales exacerbées. L’élection présidentielle, sur fond de controverses judiciaires et politiques, a polarisé le pays. Le procès d’Ousmane Sonko, figure de l’opposition, a engendré des manifestations massives et ravivé les fractures sociales. Parallèlement, sous la houlette de Bassirou Diomaye Faye, l’économie sénégalaise a poursuivi sa dynamique, notamment grâce à l’exploitation de nouvelles ressources énergétiques. Cependant, cette croissance économique reste fragile, sous la menace de revendications populaires exigeant justice sociale et transparence.

En Centrafrique, le président Faustin-Archange Touadéra a intensifié sa coopération avec la Russie, renforçant l’influence du groupe Wagner dans la région. Si cette alliance offre une certaine stabilité militaire, elle suscite également des critiques sur l’indépendance du pays et les risques liés à cette dépendance croissante envers des partenaires non traditionnels.

2024 a ainsi été une année charnière pour l’Afrique, révélant à la fois les défis immenses auxquels le continent doit faire face et sa capacité à résister, à se réinventer. Dans ce contexte complexe, l’avenir dépendra de la capacité des dirigeants africains à trouver des solutions durables et inclusives, tout en prenant en main leur destin sur la scène internationale.

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