Par la voix de son porte-parole Max Kemkoye, ce mercredi 13 novembre 2024 le Groupe de Concertation des Acteurs Politiques (GCAP) déclare son opposition ferme à la tenue des prochaines élections, dénonçant un climat politique « marqué par la fraude, la répression et la violation des droits fondamentaux ». Au cours de réunions tenues les 29 et 31 octobre, le GCAP a examiné les conditions de participation aux élections et a conclu que le processus actuel « enterre définitivement toute possibilité de transparence et de démocratie » au Tchad.

Selon le GCAP, l’action de la Communauté Économique des États de l’Afrique Centrale (CEEAC) a contribué à aggraver la crise. Les événements cités incluent l’accord de Kinshasa, qui a accordé l’amnistie aux auteurs des violences du 20 octobre sans prévoir d’indemnisation pour les victimes, l’assassinat non élucidé du président du Parti Socialiste sans Frontière (PSF), Yaya Dillo, et la détention de 24 de ses proches. Le groupe dénonce également un référendum ayant imposé une nouvelle constitution sans consensus national, l’exclusion de dix candidats aux élections présidentielles, dont le seul candidat de l’opposition, la disparition du Secrétaire Général du PSF, Gam Robert, et les violences meurtrières du 9 avril qui ont coûté la vie à des dizaines de Tchadiens.

Pour le GCAP, participer aux élections dans un tel contexte, sans garantie de transparence ni recours pour contester les résultats, équivaut à « légitimer la fraude et la suspension des libertés publiques et politiques. » « Nous avons choisi la résistance contre la dictature, la défense de la liberté, et l’édification d’institutions fortes pour garantir les droits de chaque Tchadien », a affirmé le GCAP.Le GCAP appelle également à une prise de conscience politique dans un pays fragilisé par l’insécurité et des crises internes. Pour lui, le bon sens aurait imposé de suspendre le processus électoral afin de trouver un consensus national, assurant ainsi une légitimité réelle aux dirigeants et institutions. Le GCAP annonce donc un boycott actif des élections, affirmant que « lorsque la diplomatie échoue, la révolution devient nécessaire. » Le groupe appelle les Tchadiens à se mobiliser pour une « révolution électorale » et invite ceux qui subissent « injustice, violences et conflits » à se tenir prêts pour participer activement à cette lutte.

Enfin, le GCAP exige l’annulation de la liste électorale provisoire et des élections, affirmant qu’elles sont « nulles et sans effet. »

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