» Lire un texte juridique requiert beaucoup d’attention et surtout aux détails. La question de l’éligibilité ou pas des acteurs de la transition cristallise les débats sans pour autant que les gens ne posent la vraie question de départ qui consiste à savoir quelle est la nature du pouvoir militaire mis en place à la suite du décès du Maréchal du Tchad.
Contrairement à ce que les biens pensants veulent nous imposer comme ligne de conduite, la situation politique actuelle au Tchad ne ressemble à aucune autre de par l’Afrique. La mort du Maréchal étant arrivée au front, sur le champ de bataille, le président de l’Assemblée Nationale qui doit prendre le pouvoir a préféré laisser cela entre les mains de l’armée afin qu’elle puisse continuer le combat et éliminer la menace qui était latente à moins de 400 km de la capitale tchadienne. Dès lors, nous ne sommes plus dans la situation de rupture d’ordre constitutionnelle provoquée mais plutôt d’un changement anticonstitutionnel subi par la faute des forces rebelles (constituées essentiellement des mercenaires engagés en Libye) du FACT. L’article 23 de la charte africaine de la Démocratie, des élections et de la gouvernance a énuméré 5 cas qui constituent un changement anticonstitutionnel dans un État et susceptibles d’induire une sanction. Aucun des cas cités n’est comparable à celui du Tchad. Par voie de conséquences, l’article suivant ne peut s’appliquer dans le cas d’espèce.
Dès lors, utiliser des subterfuges pour empêcher les acteurs de la transition démocratique et inclusive du Tchad de se présenter aux élections futures n’est qu’une fuite en avant. Tout au contraire, de part leur clairvoyance et leur sens du sacrifice, les Tchadiens doivent les soutenir pour briguer des mandats électifs afin de continuer à servir leur pays. Ce n’est qu’à ce prix que la stabilité recherchée peut être durable.
De toute évidence, jusqu’à là, personne ne s’est déclarée candidat à quoi que ça soit. Mais, il est de l’ordre du bon sens qu’on doit permettre à tous les tchadiens qui le veulent, de se présenter à l’élection de leur convenance.
Par contre, le DNIS doit permettre de mettre en place les mécanismes qui vont conduire à ce que la gouvernance future soit la plus inclusive possible avec un partage réel des postes et des ressources entre toutes les régions du pays.
Vouloir l’inclusivité pour soi et l’exclusion pour l’autre n’est il pas un paradoxe? «