Prévu pour le dimanche 21 juillet 2024 et reporté pour des raisons d’ordre climatique, c’est finalement ce 22 juillet 2024 que les responsables des partis politiques membres du Groupement de Concertation des Acteurs Politiques (GCAP) et du Front de Résistance pour les Élections Libres, Inclusives et Transparentes (FELIT) ont tenu un point de presse pour publier un manifeste intitulé « Découpage ou danger républicain ».

Dans ce document de 16 pages, ces acteurs de l’opposition dénonçent les nouveaux découpages administratifs et électoraux instaurés par l’ordonnance N°001/PR/2024, qui restructure les unités administratives.

Max Kemkoye, porte-parole du GCAP, a souligné que contrairement à l’ancien découpage, l’ordonnance du 4 juillet 2024 et le projet de loi connexe ont réduit le nombre de députés de 23 par rapport à la législature de 2011, dissoute après le coup d’État du 20 avril 2021. Paradoxalement, cette ordonnance augmente le nombre de sous-préfectures à 454. En outre, elle est jugée lacunaire et précipitée, écartant ainsi tout débat nécessaire pour la création des circonscriptions administratives et électorales. De plus, cette ordonnance ne délimite pas clairement les nouvelles entités territoriales, renvoyant cette tâche à un décret ultérieur. Sans limites définies, il n’y a pas de circonscriptions valides poursuit le document.

Le projet de loi fixe à 165 le nombre de députés, avec un siège attribué d’office par circonscription, un siège supplémentaire pour celles comptant au moins 90 000 électeurs, sans calcul du quotient électoral, et quatre sièges pour les Tchadiens de l’étranger, répartis par zone géographique : Afrique, Europe, Amérique et Asie.

Face à ces manquements, les partis du GCAP, ainsi que ceux du Front de Résistance pour des Élections Libres, Inclusives et Transparentes (ADPD, AND/R les Démocrates, Les Patriotes, MANID-TCHAD, PAP/JS, PARADIT, PRENAT, UDP et UET LES VERTS), exigent le retrait pour et simple de l’ordonnance N°001/PR/2024 et du projet de loi organique connexe. Ils réclament également la tenue urgente d’une conférence sur les territoires pour discuter et établir les procédures appropriées.

Le GCAP appelle les populations affectées, en particulier les jeunes du nord, du centre et du sud, à se mobiliser pour bloquer cette réforme injuste et rejeter ce processus législatif non démocratique. Ils encouragent la formation de Comités de Sensibilisation Citoyenne pour refuser ensemble les élections législatives si ces textes sont adoptés.

Enfin, le GCAP précise qu’il n’est pas opposé à la création de nouvelles entités administratives, mais demande que cela se fasse selon des règles appropriées et en consultation avec les populations concernées.

« Considérer un pays comme un gâteau à découper pour favoriser certains candidats est inadmissible », a martelé le porte-parole du GCAP, Max Kemkoye.

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