En 2024, le Tchad fait face à une crise sans précédent due aux effets du changement climatique, exacerbant les difficultés pour les communautés agricoles et pastorales. Les provinces du Kanem et du Batha, ainsi que les zones semi-arides de N’Djamena, de Hadjer-Lamis et du Chari-Baguirmi, sont particulièrement touchées.

Des Pâturages Désertiques et des Cheptels Décimés

Durant la saison sèche de cette année, les pâturages, essentiels pour l’élevage, ont été presque inexistants. La rareté des ressources naturelles a entraîné une décimation des cheptels, mettant en péril la subsistance des communautés pastorales. Dans le Kanem et le Batha, où l’élevage constitue une activité principale, les éleveurs sont confrontés à une perte considérable de bétail. « Nous avons perdu près de la moitié de notre cheptel cette année, » déclare Mahamat, un éleveur de la région du Kanem. « Les animaux n’ont pas assez de nourriture, et l’eau est devenue une denrée rare. »

Des Pluies Inégales et Inconstantes

Avec l’arrivée de la saison des pluies, les espoirs étaient grands pour un répit. Cependant, les précipitations ont été irrégulières et insuffisantes. Dans les régions semi-arides comme N’Djamena, Hadjar-Lamis et Chari-Baguirmi, les pluies sont arrivées tardivement et se sont révélées sporadiques. « La pluie est venue, mais elle est imprévisible, » explique Hélène, une agricultrice de Hadjar-Lamis. « Nous ne pouvons pas compter sur des récoltes stables. »

Une Agriculture en Péril

L’irrégularité des pluies a également frappé durement l’agriculture, compromettant les semences et retardant la récolte. Les agriculteurs, dépendants de la saison des pluies pour leurs cultures, voient leur sécurité alimentaire menacée. Les terres arides et les cultures flétries témoignent de la gravité de la situation. Selon un rapport récent du ministère de l’Agriculture, la production agricole pourrait chuter de 30% cette année, augmentant le risque de pénurie alimentaire dans les mois à venir.

Les Répercussions Sociales et Économiques

Les conséquences sociales et économiques sont profondes. La diminution des ressources pour l’élevage et l’agriculture accentue la pauvreté dans ces régions déjà vulnérables. Les communautés sont poussées à migrer en quête de meilleurs pâturages ou de nouvelles terres agricoles, perturbant ainsi les structures sociales locales. « Nous voyons de plus en plus de familles quitter leur village, » observe Ali, un chef de village du Batha. « Ils cherchent désespérément des moyens de survivre. »

Appel à l’Action

Face à cette situation alarmante, des actions urgentes sont nécessaires. Les autorités tchadiennes et les organisations internationales sont appelées à fournir une aide immédiate et à développer des stratégies d’adaptation. Des initiatives pour améliorer la gestion de l’eau, diversifier les sources de revenus, et renforcer les capacités de résilience des communautés sont cruciales pour atténuer les impacts du changement climatique.

Le Tchad, en première ligne des effets du changement climatique, illustre de manière poignante les défis auxquels de nombreuses régions du monde seront confrontées si des mesures efficaces ne sont pas prises pour enrayer cette crise mondiale.

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